Les ruelles du Vieux-Lyon sont éminemment pittoresques et se prêtent aux photographies les plus romantiques. Quand H. et C. m’ont contacté pour leur mariage au Vieux-Lyon, j’ai accepté avec enthousiasme : il faut dire que j’ai habité près de 10 ans à quelques pas de là, dans le quartier de Saint-Just. C’est toujours un plaisir pour moi de redécouvrir des rues parcourues si souvent lors de sessions de street photography, cette fois dans le contexte singulier du mariage. Car un couple de mariés qui se mêle à la bouillonnante activité d’un samedi offre sans conteste de très belles opportunités photographiques. Des pavés inégaux de la montée du Gourguillon aux jardins du musée de Gadagne, sans oublier le passage par la coquette mairie du 5ème arrondissement de Lyon, je vous emmène dans le cœur historique du Vieux-Lyon.

Séance couple improvisée dans les ruelles du Vieux-Lyon

Le plan initial était de se retrouver « à la ficelle », c’est-à-dire au funiculaire de Saint-Just, où habitent nos tourtereaux du jour. Mais un mariage qui se passe exactement comme prévu n’est pas tout à fait un mariage. Voyant le funiculaire incidemment fermé pour maintenance, j’ai proposé à H. et C. de les retrouver plutôt dans la fameuse montée du Gourguillon, dont les (parfois) périlleux pavés montent presque tout droit jusqu’à Saint-Just, découvrant au passage des points de vue spectaculaires sur la ville. L’occasion de saisir quelques clichés profitant de ces fonds colorés si chaleureux et caractéristiques du quartier.

Les traboules de Lyon dans l’esprit « street photography »

Les traboules sont des passages spectaculaires et attrayants, pour les férus d’histoire lyonnaise comme pour les photographes. Ces chemins de traverse, très populaires à la Renaissance, forment dans le Vieux-Lyon un réseau concurrent à la voirie publique. Circuler dans ce dédale comporte sans conteste une part de romantisme et d’aventure. Voilà qui pose un défi : comment construire des photographies esthétiquement plaisantes parmi les touristes ? Je n’y ai trouvé qu’une réponse : en composant avec. D’ailleurs, un couple de mariés passe rarement inaperçu et engendre souvent des réactions attendries, cocasses ou amusées de la part des passants ! Mention spéciale à la guide touristique sur la photographie ci-dessous, qui a patiemment collaboré avec notre compagnie dans cette traboule !

La photographie ci-dessous (qui a manifestement beaucoup plu à H., tout comme je l’affectionne également) a été prise dans un temps d’intervalle, à l’issue de notre parcours à travers les traboules, et avant la cérémonie en mairie. Elle ne répond pas aux standards « classiques » de la photographie de mariage. D’une certaine manière, c’est plutôt une photographie de rue, dans toute sa dimension documentaire : les mariés sont mêlés à l’activité du jour, qui inclut des passants, un petit garçon curieux, un livreur de légumes… Elle évoque la vision de l’événement par les mariés : un mariage simple, humble et authentique, sans superflu ni surenchère.

Une cérémonie civile intimiste à la mairie du Vieux-Lyon

H. et C. ont fait le choix d’un mariage très intime, accompagnés de leurs seuls témoins. C’est ce qui me plaît tant en photographie de mariage : raconter l’histoire photographique particulière de chaque couple, quel qu’en soit le contexte familial ou socio-culturel. L’histoire de chaque couple est unique et digne d’être capturée : quand je photographie, je me sens privilégié, car je suis témoin de moments rares qui font trace dans l’histoire d’un couple. Je sais combien ma mission est précieuse et symbolique : par mes photographies, je contribue à la construction de l’héritage mémoriel de la famille.

La photographie ci-dessous me semble qualifier le lien entre H. et C. de manière pudique et signifiante. Ce geste de la main qui enroule une épaule évoque toute une symbolique autour de la valeur émotionnelle de l’événement. Quand je photographie un mariage, je saisis les instants « évidents », mais je m’intéresse aussi à tous ces détails qui reflètent le for intérieur des mariés. Car ce sont ces images, mêlées à des photographies plus « classiques », qui feront toute la singularité et la richesse du reportage de mariage que je vous livrerai.

Les décors épurés du musée Gadagne

La cour intérieure du musée Gadagne est magnifique : avec ses arcades de style Renaissance, elle offre des cadres épurés et pittoresques pour des photographies soigneusement composées comme je les aime. J’avais fait un repérage des lieux la veille du mariage pour gagner du temps : les photos posées ne sont pertinentes que quand elles ne s’éternisent pas. En effet, le jour du mariage, je cherche à déranger le moins possible les mariés. Le but du jeu est que les tourtereaux profitent à fond de la journée, sans se soucier de l’objectif. Mon rôle est celui du témoin invisible : j’identifie et saisis les moments qui comptent dans la plus grande discrétion. Mais parfois comme ici, le cadre est si plaisant que je renonce brièvement à ma casquette de photographe documentaire pour émettre quelques suggestions de pose auprès des mariés. Je me suis amusé à valoriser la symétrie, suggérant des débuts de pose que nos deux tourtereaux se sont appropriées pour les faire leur. Quand je fais des suggestions aux mariés, ce n’est jamais pour leur imposer une attitude figée et artificielle : je me contente de les aider, avec mon expérience, à atteindre une posture authentique qui les révélera.

Un mariage intime n’est certainement pas une bonne raison pour renoncer au rituel du lancer de bouquet ! Je trouve que cette photographie illustre la personnalité d’H. : un caractère enjoué et plein de fantaisie qui s’approprie les codes sociaux à sa manière.

Les jardins de Gadagne, cet écrin de verdure pittoresque

Les jardins de Gadagne, c’est un petit paradis insoupçonné au cœur du Vieux-Lyon. On ne se douterait pas de son existence, et pourtant, sur la terrasse du musée, c’est bien un jardin luxuriant qui s’offre à nous, planté d’oliviers et bordé d’élégantes voûtes en pierre. Il semble comme hors du temps, en cohérence avec l’esprit intemporel que j’essaye d’insuffler à travers mon imagerie.

Ce reportage vous a plu ? N’hésitez pas à me contacter si mon approche vous interpelle ! C’est avec plaisir que j’échangerai avec vous autour d’un café ou en visio !